Prédication du dimanche 8 juillet 2018 - Ce que signifie être enfant de Dieu Galates 4.3-7 - Romains 8.14-17 (S. Guiton)

La semaine dernière, nous avons parlé de Dieu comme Père. Parcourons aujourd’hui quelques aspects de ce que signifie être enfants de Dieu
(méditation inspirée par le livre de Neil Lozano, Le coeur du Père). 


Galates 4. 
Avant, nous étions comme des enfants, nous étions esclaves des forces du monde. 4 Mais quand le moment décidé par Dieu est arrivé, Dieu a envoyé son Fils. Il est né d'une femme et il a vécu sous la loi de Moïse. 5Il est venu pour rendre la liberté à ceux qui vivent sous la loi, et pour faire de nous des enfants de Dieu. 
6 Oui, vous êtes vraiment ses enfants. La preuve, c'est que Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils, l'Esprit qui nous fait dire : « Abba ! Père ! » 7 Donc, tu n'es plus un esclave, mais un enfant de Dieu. Et comme tu es son enfant, Dieu te donnera l'héritage qu'il garde pour ses enfants.



Romains 8.14-17
tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. 15Et vous n'avez pas reçu un esprit d'esclavage pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: «Abba! Père!» 16L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 17Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui afin de prendre aussi part à sa gloire.



Il y a dans ces quelques versets plusieurs vérités puissantes qui, si nous les comprenons et acceptons pleinement, peuvent avoir des conséquences importantes sur la façon dont nous nous percevons nous-mêmes. Cette acceptation, cette compréhension sont un chemin qui peut prendre toute une vie ! Faisons un bout de route ensemble. 


Adoptés et héritiers par grâce

Connaissez-vous l’histoire de Ben-Hur ? On se souvient généralement de la course de char entre Ben-Hur et Messala, et des jupettes de Charlton Heston.. 
Judas Ben-Hur est un juif aisé qui vit en même temps que Jésus.Trahi par le méchant Messala, il se voit réduit en esclavage et se retrouve sur une galère. Pendant un combat naval, la galère coule mais Ben-Hur parvient à sauver la vie au capitaine romain, Arrius. Pour le récompenser de sa bravoure, celui-ci fait alors de Ben-Hur son héritier légal. Il l’adopte. Désormais fils d’un consul romain, l’esclave Judas Ben-Hur se retrouve du jour au lendemain libre, riche et plein d’autorité, d’argent et de belles perspectives. 

Ce type d’adoption était courant dans la Rome antique. Paul utilise donc cette image pour dire ce qui se passe lorsqu’on met sa confiance en Jésus-Christ : on cesse d’être « esclave des forces du monde », comme le dit Paul, pour devenir enfant adoptif de Dieu, comme Ben Hur devient l’enfant d’Arrius.

Tout le système de mal et d’oppression mis en place dans le monde depuis des générations, tout ce système qui rend l’humanité esclave, a été supprimé sur une décision du Père : envoyer son Fils. A la place, Dieu nous a choisis, nous, en décidant de donner son fils pour nous. 
Comme le dirigeant romain a choisi d’adopter Ben-Hur, de sa propre initiative, le Père a choisi de faire de nous ses enfants - au prix de son propre fils. 
Avec ceci de plus : Ben-Hur avait mérité cette adoption par un acte courageux. Alors que l’adoption par Dieu ne repose sur aucun mérite de notre part. Juste sur un choix de sa part, inspiré par son amour. 
« Vous avez reçu… » dit Paul plusieurs fois ici. Il écrit aussi aux Ephésiens (2.8) : « c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu ». L’image de l’héritage souligne cela : les biens viennent d’ailleurs, on n’a rien fait pour cela. 

En donnant son fils, Dieu a mis fin à notre esclavage spirituel. Qui que nous soyons, si nous accueillons Jésus nous ne sommes plus esclaves mais héritiers adoptifs.


Une garantie d’adoption 


Personnellement, je suis heureux d’avoir plusieurs cousins et petits cousins qui ont été adoptés. Des cousins de toutes les couleurs et toutes les origines : Inde, Madagascar, Haïti, Tchad… Aujourd’hui, tous membres de plein droit de la même famille, et c’est beau ! 
Mais je sais aussi le prix qu’ont dû payer mes oncles, tantes, cousins et cousines dans leurs démarches d’adoption. 
En France, l’adoption est un acte administratif compliqué, et souvent un chemin de douleur et d’incertitude. Le fait que des parents tiennent bon et aillent jusqu’au bout de telles démarches, malgré les obstacles est, je trouve, une belle preuve d’amour de leur part. 

Dieu aussi s’est engagé dans une démarche exigeante pour rendre notre adoption possible. Comme le dit Paul  : « Dieu a envoyé son Fils. Il est né d'une femme et il a vécu sous la loi de Moïse ». Il s’est abaissé. Il nous a manifesté son amour, en actes et en paroles, et donné sa vie. 
Le sacrifice de Jésus sur la croix est la preuve suffisante de l’amour de Dieu pour nous. Lorsque nous doutons de son amour, que nous nous demandons si nous sommes vraiment dignes d’être appelés « ses enfants », Jean nous invite à repenser à ce que Jésus a fait : « voyez quel amour le Père nous a témoigné pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Et nous le sommes ! » (1 Jean 3.1). 

Mais ce n’est pas tout : Paul ajoute qu’en acceptant le Fils, nous recevons aussi l’Esprit Saint, qui témoigne de notre adoption. « L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ». Avec l’Esprit, nous sommes libres de crier « Père ! ». Nous sommes désormais intégrés à la famille de Dieu, et rien ne peut nous mettre dehors. L’adoption est irrévocable, irréversible.
Il est possible que nous en doutions, parfois ou souvent. 

Suis-je vraiment un enfant de Dieu ? Ne restons pas esclaves de nos doutes, mais demandons à Dieu de nous le dire, par son Esprit. Si nous faisons fausse route il nous le montrera. 

Un glorieux héritage en perspective 

Paul insiste aussi sur cette incroyable promesse : en acceptant Jésus, nous devenons héritiers de Dieu avec lui. Pour le romain Arrius, faire de Ben-Hur son héritier était une manière de s’assurer que sa fortune et le prestige de son nom iraient entre les mains de quelqu’un qui en serait digne.
Et nous, de quoi sommes-nous héritiers en tant qu’enfants de Dieu ? 
Du salut et de la vie éternelle. 

Contrairement à ce que certains prétendent, tout notre héritage ne nous a donc pas encore été donné dans ce monde. « Nous qui avons pourtant dans l’Esprit un avant goût de cet avenir, nous soupirons en nous-mêmes en attendant l’adoption, la libération de  notre corps, dit Paul aux Romains, un peu plus loin (Ro 8.23). En effet, c’est en espérance que nous avons été sauvés ». 
Ainsi, nous ne recevrons la plénitude de notre héritage que quand Jésus reviendra, dans sa gloire. 
Et ce sera au delà de toutes nos espérances ! 

Mais pour l’heure, ces paroles nous encouragent à fonder notre foi sur les promesses de Dieu, et non sur ce que nous percevons de son action dans nos vies. La vérité, ce n’est pas ce que nous pensons ou voyons, mais ce que Dieu dit ! Et il affirme sans ambiguïté qu’en Jésus nous sommes ses enfants. Quoi qu’il nous arrive, restons accrochés à cette affirmation, et revêtons nous de cette nouvelle identité. 

Une nouvelle identité à découvrir 

En effet, il nous faut aussi apprendre ce que signifie au quotidien être un enfant du Dieu éternel. 

Pour Ben-Hur, son adoption a été le plus grand tournant de sa vie, et un tel changement qu’il lui a fallu du temps pour bien comprendre tout ce que cela impliquait. Il a même dû faire des efforts pour revêtir cette nouvelle identité. Car bien que désormais officiellement enfant de Quintus Arrius, Ben-Hur ne s’est pas immédiatement mis à penser et agir comme un fils digne du nom de son père. Ce n’est que par sa relation avec Arrius que Juda a peu à peu compris ce que signifiait être son héritier. 
Pour nous c’est la même chose. Dieu nous invite à devenir ce que nous sommes déjà, ses enfants, et à mettre notre vie, notre façon de penser, notre façon de nous percevoir nous-mêmes, en accord avec cette nouvelle réalité. Ce n’est qu’en échangeant nos fausses idées sur nous-mêmes par la vérité de Dieu, en nourrissant notre esprit de sa Parole et en la mettant en pratique, que nous pourrons revêtir en profondeur cette identité nouvelle. 

Ce n’est pas pour rien que le Nouveau Testament répète à l’envi : « vous êtes de nouvelles créatures » ; « Les choses anciennes sont passées, toutes choses sont devenues nouvelles »…

C’est que plongés depuis toujours dans le même bain de la vie quotidienne, nous n’avons pas la chance comme Ben Hur de voir notre environnement changer radicalement. La transformation est intérieure, ce qui laisse au doute une prise commode ; que faire ? se regarder dans la glace le matin, ou au sortir de la douche, pour se convaincre soi-même : « toi, tu es un enfant aimé du Père, co-héritier avec Christ, un prince, une princesse  »… ?! Si vous arrivez à faire cela sans rire, bravo ! 
Et pourtant, c’est vrai ! Mais n’oublions pas que l’exemple de fils royal et glorieux que Dieu nous a donné, c’est celui de Jésus, humble parmi les humbles, Jésus qui n’avait « ni éclat ni beauté, rien pour attirer le regard »… Mais dont la glorieuse filiation divine s’est pourtant manifestée avec puissance dans ses paroles, son amour pour les autres, son service attentif… 
De la même façon, nous sommes appelés à entrer pleinement dans notre peau, notre statut d’enfants de Dieu discrets et humbles, sans éclat ni gloire humaine, mais remplis de la joie et de l’amour profonds du Père, par son Esprit. Ainsi nous pourrons briller comme notre Père brille, d’un amour sincère et persévérant pour le monde, dans les petits choses du quotidien. 

Une pleine liberté avec Dieu 


Et je voudrais finir en mettant le focus sur un privilège tout simple que nous avons en tant qu’enfants de Dieu, un droit que nous devons oser nous approprier dans notre vie quotidienne, car il peut vraiment changer notre façon de vivre : la liberté de nous approcher de Dieu sans crainte, dans la prière, et de tout lui dire. 

Liberté de nous approcher de Dieu : « vous n'avez pas reçu un esprit d'esclavage pour être encore dans la crainte », dit Paul. A la mort de Jésus, le voile du Temple de Jérusalem s’est miraculeusement déchiré de haut en bas. Ce voile séparait les hommes de l’intimité de Dieu. Il nous faut comprendre et accepter qu’en Jésus, nous pouvons aller et venir librement dans le palais royal, entrer quand nous le désirons dans la salle du trône, où notre Père est toujours heureux de nous accueillir et de nous écouter. 
Combien de fois dans ma vie ai-je réprimé une demande - à mes parents, mes proches, mes amis… en me disant : « oh, je ne vais pas le déranger pour ça ? ». « Ce n’est pas important ». 
Souvent nous agissons comme cela avec Dieu. 

Mais Jésus nous encourage à avoir avec Dieu l’attitude de confiance d’un enfant avec son père. Il ne dira pas toujours oui, que cela ne nous empêche pas de demander. 
Et quand nous nous approchons du trône de notre Père céleste pour recevoir de l’aide, de la consolation, de l’amour… nous nous apercevons que c’est vraiment un trône de grâce. Que nous pouvons oser demander car, dit Jésus, « notre Père céleste donne de bonnes choses à ceux qui lui demandent ». (Mt 7). 

Dieu est un Père qui aime dire : oui ! 

« Vous n'avez pas reçu un esprit d'esclavage pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: «Abba! Père!»

Et ça change tout. 


Prière de Peter Scazzero

Jésus, je m’arrête maintenant pour prendre la mesure du miracle qui faut qu’en ton nom, je peux approcher le Dieu de l’univers, infini, éternel, et lui dire : « Abba, Père ». 

Je suis émerveillé, Jésus, que tu puisses me faire participer à ta relation de grand prix avec ton Père. Merci parce que que tu m’as adopté, Seigneur, et parce que tu m’as donné une identité intérieure nouvelle, celle d’enfant de Dieu. Ton amour est au-delà de la compréhension humaine. Rends juste mes idées fausses sur toi, afin que je puisse librement me jeter dans tes bras. Je reçois ton amour infini qui te pousse à courir vers moi, à me prendre dans tes bras, comme le père rempli d’amour de la parabole. 
Aide-moi à ne plus avoir peur, à laisser aller mes anxiétés et à simplement me sentir chez moi avec toi, Père. 

Au nom de Jésus

Amen 

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