Second Exposé du week-end d’Eglise de mai 2019 : "Tous appelés" (F. Sépari)
Second exposé du week-end d’Eglise de mai 2019 :
"Tous appelés"
Sujet de l’exposé : « la vocation
commune à tous les êtres humains »
Quand on parle
d’appel venant de Dieu, on s'imagine presque toujours l’appel qui pousse une
personne à devenir pasteur ou bien missionnaire, et donc à consacrer sa vie
entière et son énergie à annoncer l’Evangile ou à faire connaitre l’amour de
Dieu au moyen d’une œuvre chrétienne.
L’annonce du salut est effectivement très
important et même le sujet essentiel de la Bible, et d’ailleurs tout chrétien
est appelé à être témoin de Jésus-Christ. Mais est-ce à dire que ceux qui ont
une profession plus classique n’ont aucune vocation ? Certainement
pas ! Les laïcs ne sont pas des chrétiens de seconde catégorie, relégués à une profession sans aucune valeur
spirituelle, uniquement destinée à pouvoir aux besoins financiers de la famille
en attendant la venue d’un monde meilleur, où enfin nous n'aurons plus du tout
besoin de travailler !
Souvent, nous
imaginons que sans la chute de l’homme au commencement, il n’y aurait pas eu
d’Histoire à raconter, et presque rien d’intéressant à dire. Pour qu’un récit
soit digne d’être rapporté, il nous semble indispensable qu’il y ait un combat
à mener, un mal à détruire. Tous les films d’action, tous les
"blockbusters" fonctionnent sur cette logique. Il y a un méchant qui
veut tout détruire et un sauveur s’interpose et qui détruit le méchant, et le
film prend fin quand la victoire est acquise. Cela fonctionne pour un
"James Bond", pour un "Indiana Jones", pour "la guerre
des étoiles", pour "le Seigneur des Anneaux", pour
"Avatar" … et des centaines d’autres films. Et beaucoup de gens
n’aurait même pas l’idée d’aller voir un film s’il n’y avait pas d’épreuve à
surmonter, de mal à déraciner, de méchant à combattre ! Beaucoup de manuels d’histoire sont aussi
bâti sur ce modèle, enchaînant guerres, conquêtes, coup d’état, révoltes,
négociation diplomatique, ou promulgation de lois nouvelles… Et même l’histoire
du salut reprend ce type de schéma, elle qui est marquée par la victoire de
notre héros contre la mort, à savoir Jésus-Christ, l’homme parfait et le
Sauveur du monde ! Et si l’histoire spirituelle de ce monde se poursuit
encore aujourd’hui, c’est parce que le combat de Christ n'est pas terminé mais
qu'il se prolonge au travers de nous et au moyen de notre lutte personnelle
contre le mal. Il se terminera au moment de son avènement final. La lutte entre
le bien et le mal semble donc être la base du mouvement de l’histoire.
Mais voilà de
nombreux théologiens estiment que cette vision de l'histoire ne fait pas
pleinement justice à la pensée biblique. Pour eux, le monde aurait pu, aurait dû
avoir une histoire, même sans la chute de l’homme, et même sans l’irruption du
mal sur terre. Certes, cette histoire aurait été certes beaucoup plus paisible.
Elle aurait été le récit d’une croissance, d’un développement doux et
progressif de la civilisation humaine, où chaque homme aurait été appelé par
Dieu à développer le potentiel de vie, de puissance, de complexité, de
créativité qu'il a lui-même placé à l’état de germe dans sa création. On peut
percevoir cela en comparant deux situations où l’humanité semblent dépourvue du
mal et du péché et qui se trouvent pour la première dans la Genèse avant la
chute et pour la seconde dans l’Apocalypse au renouvellement de toute chose. En
Genèse, l’humanité naissante habite dans un jardin, le fameux jardin d’Eden, un
jardin merveilleux, mais voilà l'humanité n’y retourne pas à la fin de
l’histoire du monde, une fois le mal vaincu. Mais on aboutit à autre lieu
merveilleux qui ressemble à une ville, la nouvelle Jérusalem, parfaite et
lumineuse, remplie de toutes sortes de choses précieuses, une ville dirigée par
Dieu, et mue par l’amour (ce qui n’exclut pas la végétation non plus). Pourquoi
ce changement de lieu ? A titre personnel je préfère les jardins, mais
cette évolution se produit parce que Dieu semble reprendre à son compte le
développement de la civilisation humaine au cours de l’histoire, intégrant tout
ce que l’homme a apporté de nouveau, de créatif … ! Et c’est bien ce que
Dieu a voulu ! Les œuvres humaines ne sont certes pas des créations « ex nihilo », (c’est-à-dire à partir de
rien), comme celles de Dieu, mais elles existent bel et bien ! Dieu a créé
un être à son image, presque aussi créatif que Lui ! Et son but était
justement que nous développions, déployons tout ce que Lui, le Seigneur, avait
placé en germe dans sa création. Un peu comme un enfant construit une petite
maison avec les briques de Lego que lui ont acheté ses parents. Les créations
humaines ont une réelle valeur pour Dieu, car elles sont un prolongement de
l’œuvre divine et en cela elles réjouissent le cœur de Dieu. Ce que nous devons faire dans le
domaine de la rédemption, en prolongeant le potentiel de salut accomplit par
Christ par l'annonce de l’Evangile de la grâce, doit aussi être fait dans le
domaine de la création en prolongeant le potentiel de vie que Dieu y a
placé !
Pour bien
comprendre cette volonté divine que l’homme prolonge et développe la création,
je vous invite à relire ensemble quelques extraits de Genèse 1 et 2.
Gen 1. 27 Dieu créa l'homme à son
image, il le créa à l'image de Dieu. Il créa l'homme et la femme.28 Dieu
les bénit et leur dit: «Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la terre
et soumettez-la! Dominez sur les poissons de la mer, sur les
oiseaux du ciel et sur tout animal qui se déplace sur la terre!»
C’est la même
expression utilisée par Dieu pour bénir les animaux, les oiseaux et les
poissons à deux exceptions près : les mots « soumettez-là » en parlant de la terre et du monde physique, et
« dominez les » en parlant
du monde du vivant et du monde animal.
Le mot « soumettez » suggère l’idée
d’utiliser, d’exploitez, d’employer toutes les ressources venant de la terre,
des rochers, de la végétation, des arbres pour faire sortir de la création tout
le potentiel que Dieu y a déjà placé. C’est une façon très sommaire pour
encourager l’être humain à faire une utilisation intelligente du monde et des
lois de la physique. Ce que j’entends dans le mot "soumettez",
même si c’est le tout début, et même si la population se limite à deux
personnes en tout et pour tout, est ceci : Construisez des fermes, faites
toutes sortes de cultures nouvelles, construisez des ponts, inventez des
ordinateurs, composez de la musique … etc. Soumettez la terre, en comprenant
les lois qui la gouvernent et que j’ai moi-même instituées … dit Dieu!
Le mot « dominez » suggère l’idée qu’il
existe une hiérarchie légitime entre l’être humain créé à l’image de Dieu et
les autres animaux, et qu’il lui est donc permis de les mettre à son service,
d’exploiter leur force naturelle pour cultiver les champs et leur faire
produire de bonnes choses, en échange d’une nourriture adaptée. Ce que
j’entends ici c’est un appel à développer le monde du vivant et les diverses
facettes de la biologie pour les mettre directement au service de
l’homme. Cela peut aller de l’exploitation de la force, de la vitesse, ou de
l’odorat de certains animaux, ou de certaines sécrétions naturelles comme des
venins par exemple, jusqu’à
l’utilisation de bactéries génétiquement modifiées pour leur faire fabriquer
des médicaments ou toutes sortes d’autres choses … (Il est important de voir
que le mal ne réside pas dans la créativité elle-même, mais plutôt dans le
mauvais usage qui en est fait, et dans le mépris avec lequel les autres êtres
vivants peuvent être parfois traités).
Au chapitre 2, v15
on lit un autre verset intéressant : Gen
2.15 L'Eternel Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin
d'Eden pour qu’il le cultive et le garde.
L’idée de « garder » peut paraître un peu
statique, mais l’invitation à cultiver le jardin d’Eden, montre que le travail
de l’homme existe bien avant la chute et contribue effectivement à un
développement de la création, développement voulu par Dieu accompli. C’est une
mission qui lui est confiée, c’est une vocation qui lui est adressée par Dieu
en personne ! C’est ce verbe « cultiver »
qui nous a donnera le mot plus large de « culture » et même de civilisation.
Autre texte
important à découvrir à partir du v19 du chap 2 de la Genèse :
Gen 2.19 L'Eternel Dieu façonna à partir de la terre
tous les animaux sauvages et tous les oiseaux du ciel, puis il les fit venir
vers l'homme pour voir comment il les appellerait. Il voulait que tout être
vivant porte le nom que l'homme lui donnerait. 20 L'homme donna
des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux sauvages,
mais pour lui-même il ne trouva pas d'aide qui soit son vis-à-vis.
Cette fois-ci, Dieu
confie à l’homme une mission étonnante qui consiste à dominer, maitriser,
dépasser le monde du vivant par un acte intellectuel, un acte de connaissance
qui consiste à distinguer et discerner les animaux des uns des autres, et
ensuite à leur attribuer un nom qui permet de parler d’eux, de dire des choses
à leur sujet, de raconter une histoire les concernant. On peut y voir les
prémices de la zoologie bien sûr, mais aussi les bases de toutes les sciences
du langage (car l’homme pour le moment est toujours seul)
Et quand la femme
est créée par Dieu, le langage va prendre des proportions encore bien plus
importantes ! :)
Certes, les premiers chapitres de la Genèse
servent principalement à poser l’origine de l’homme, à comprendre la chute et
surtout à expliquer que Dieu n’est pas à l’origine du mal qui nous fait
souffrir. Mais on peut se rendre compte aussi que, dès l’origine, la création
de Dieu n’était pas appelée à demeurer statique, dans une forme de perfection
immobile, mais qu’elle devait faire l’objet d’une appropriation et d’un
déploiement de son potentiel par le travail de l’être humain. C’est ce qu’on
appelle le mandat culturel ou le mandat créationnel ! Nous avons tous
sans exception reçu avec notre naissance ce mandat de la part de Dieu. Il est à
la base de notre curiosité, de notre intérêt pour le monde qui nous entoure. Il
est la raison pour laquelle l’inactivité a peu d’attrait pour la plupart
d’entre nous (gratter de la harpe en robe
blanche pendant 10 000 ans sur un petit nuage rose n’emballe pas notre
imaginaire, bien au contraire!)… (Pardon
aux musiciens de critiquer les harpistes !) Nous avons reçu un appel à
la découverte et à un épanouissement personnel au travers de notre
activité : C’est ce que dit d’ailleurs le proverbe 12. 27 : Le précieux trésor d’un homme, c’est
l’activité.
Un indice que le
mandat culturel n’est pas absent de la pensée de Jésus peut se percevoir dans
le récit de la parabole des mines tirée, qui est aussi une autre version de la
parabole des talents, et qui se trouve dans l’Evangile de Luc.
Dans la parabole
des talents, la récompense donnée aux serviteurs fidèles dans le royaume à
venir reste assez floue …
Mat 25. v21 : C’est bien, bon et fidèle
serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton maître. … Il y a bien sûr la promesse d’une proximité parfaite avec Dieu, mais il y a aussi celle d’une
mission à accomplir, d’une tâche à remplir : je te confierai beaucoup ! dit Jésus.
Dans la parabole
des mines, la nature de la mission est même précisée : Luc 19.17 … C’est bien, bon serviteur ; parce que tu as été fidèle
en peu de chose, reçois le gouvernement de dix villes.
Il est possible que
cette image du gouvernement de 10 villes soit un simple développement de la parabole,
une extrapolation des missions habituellement attribuées aux serviteurs
royaux de cette époque. En ce cas, il ne convient de ne pas donner trop de
poids aux détails. Mais quand même, cela suggère une mission de service des
autres, une mission active, créative et pas un simple état de béatitude
contemplatif. Cette parabole suggère une fidélité à Dieu dans des œuvres que
nous accomplissons sans qu’elle est même une connotation spirituelle si
ce n’est l’attitude générale de fidélité offerte à Dieu. "Faites tout pour
la gloire de Dieu", nous rappelent de nombreux textes. 1 Corinthiens 10:31 Soit donc
que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre
chose, faites tout pour la gloire de Dieu.
On peut ajouter à tout ce qui vient d'être dit,
ce passage du livre de l'Exode qui montre que Dieu lui-même qualifie par son
Esprit les artisans appelés à accomplir des ouvrages destinés à sa
gloire :
Exode 35.30-35
Et Moïse
dit aux fils d'Israël : Voyez, l'Éternel a appelé par son nom Betsaléel… 31
et il l'a rempli d'esprit divin, d'habileté, d'intelligence, de savoir pour
toutes sortes d'ouvrages, 32 pour faire des combinaisons, pour
travailler l'or, l'argent et l'airain, 33 pour graver des pierres à
enchâsser, pour sculpter le bois de manière à exécuter toute espèce de travaux
d'art. 34 Il lui a accordé aussi le don d'enseigner, de même qu'à
Oholiab…
Ce qui nous rappelle encore une fois qu’accomplir
un travail séculier, quand il est fait pour la gloire de Dieu, n’est pas un
appel de second ordre à classer en dessous de ceux qui sont appelés à proclamer
l’Evangile ou à faire progresser les personnes sur le chemin de la rédemption.
La Bible nous dit par le prophète Jérémie que
Dieu : Jér 10:12 Il a créé la terre par sa puissance, Il a
fondé le monde par sa sagesse, Il a étendu les cieux par son intelligence.
Et nous sommes invités à prolonger son œuvre, en nous servant à notre tour de
la sagesse et de l’intelligence qu’il nous a données. C’est là le mandat
culturel.
Je reconnais que le
mandat culturel n’est pas le but premier des Ecritures Saintes, mais ce qui est
au centre c’est bel et bien le processus de rédemption… qui trouve son point
culminant en Jésus-Christ. Toutefois cette croissance dans notre être, dans
notre savoir, dans nos connaissances, dans notre maitrise du monde que Dieu
nous a confiée … est très importante aussi !
Qu’a donc produit
la chute de l’homme sur ce processus de développement de l’être humain et sur
le mandat culturel donné à l’humanité ? Cette chute n’a pas détruit notre
appel originel, elle l’a juste rendu plus difficile à réaliser. Le mandat
culturel est devenu plus difficile à accomplir. En particulier, le travail de
l’homme est devenu pénible, et les grossesses des femmes plus douloureuses. La
chute a également détourné le mandat culturel de son objectif premier. Au lieu
que le travail humain contribue à la gloire de Dieu (car l’homme est l’image de
Dieu sur terre), l’homme pécheur a réorienté son travail vers son Moi, vers son
Ego, vers sa propre gloire. On le voit bien dans la construction de la tour de
Babel. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que le mandat culturel n’a nullement
été supprimé, ni même été déconsidéré par la chute !
C'est notamment une
des raisons qui ont conduit les réformateurs à refuser la vie monastique. Car
pour eux, le travail humain avait une place légitime pour dans une vie
chrétienne sanctifiée, une place voulue de Dieu, et par laquelle l’homme
pouvait à la fois Le servir et Le glorifier.
Martin Luther avait
l’habitude de dire qu’en pratiquant notre métier, nous sommes sans le savoir
les mains de Dieu, les yeux de Dieu, les pieds de Dieu. Nous sommes les agents
de sa grâce commune, (et ils ne parlaient pas seulement des chrétiens !)
c’est-à-dire la grâce par laquelle Dieu maintient le monde vivant et vivable.
Il arrive que Dieu
fasse tomber miraculeusement la manne du ciel, mais habituellement il nourrit
la population par le travail de milliers d’agriculteurs, de routiers,
d’industriels de l’agroalimentaire, et
commerçants.
Il arrive que Dieu
guérisse miraculeusement un malade, mais habituellement il utilise des
médecins, des infirmières, et d’autres spécialistes de la santé.
Il arrive que Dieu
chasse un ennemi en accomplissant un prodige physique (relire pour cela le
livre des Juges), mais habituellement, il nous protège du mal par la police,
par les juges, les avocats, et par des militaires.
Dieu nous fait
aussi grandir en maturité par les parents, par les professeurs, par les coatch
de toute nature, et même de temps en temps par les pasteurs !
Quand on comprend
bien le mandat culturel, on se rend compte qu’il ne s’agit pas de faire quelque
chose pour Dieu, mais de participer au travail même de Dieu dans le cadre de Sa
grâce dite "commune".
En conclusion, pas
besoin de devenir pasteur ou missionnaire pour plaire à Dieu et accomplir sa
volonté ! (sauf si bien sûr vous avez un appel en ce sens !)
Nancy Pearcey qui
est professeur à l’université biblique de Philadelphie aux USA va jusqu’à dire que
toute vocation authentique sur terre aura forcément sa contrepartie dans les
nouveaux cieux et dans la nouvelle terre. Bon, j’ai quand même un problème pour
justifier la présence de médecins, de juges, ou même de pasteurs, … s’il n’y a
plus ni maladies, ni péché, ni besoin de prêcher l’Evangile (Je suppose qu’elle
accepte l'idée que certaines reconversions soient possibles pour ces quelques personnes
en particulier !)
En résumé, nous
sommes tous, en tant que chrétiens, embarqués dans une double croissance.
Tout d’abord une croissance en sainteté et en pureté dans le cadre de notre vie
personnelle ou de notre vie d’Eglise, et aussi une croissance en compétence, en
sagesse, en connaissance, en habileté, en créativité dans notre le cadre de
notre profession et du mandat culturel !
On peut même
affirmer qu'il y a une interaction forte entre ces deux croissances. Il faut
une croissance en maturité psychique et émotionnelle pour pouvoir grandir en
maturité spirituelle, et inversement il faut reconnaître que notre maturité
spirituelle influe aussi sur notre travail et sur notre façon d’accomplir le
mandat culturel.
Là où ce thème du
mandat créationnel et de l’appel de Dieu à une profession séculière devient
particulièrement intéressant, c’est lorsqu’on se rend compte que nous devons
payer le même prix pour être fidèle à Dieu dans l’accomplissement d'une
vocation professionelle que dans celui d'une vocation chrétienne, le même prix
dans le cadre du mandat culturel … que pour être fidèle dans sa foi. Il y a un
combat de même nature ! Quand dans le cadre professionnel, quand nous
tenons ferme contre l‘injustice ou contre des pratiques d’entreprises
douteuses, nous risquons forcément de le payer en terme de carrière, de succès,
d’estime de nos collègues, et même parfois en terme de salaire !
Quand on veut
accomplir sa profession avec une attitude qui plaise à Dieu et en respectant
les valeurs bibliques essentielles, on est bien souvent obligé de crucifier nos
désirs de succès, de pouvoir, ou de reconnaissance. Que ce soit dans le cadre
professionnel ou bien dans l’appel de Dieu à répandre l’Evangile, on se
retrouve face à la même théologie de la croix telle qu'elle apparaît dans les
Evangiles : Luc 9.23 Puis il dit à tous : Si quelqu’un veut
venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa
croix, et qu’il me suive.
Et dans les deux
cas pour répondre à notre mission avec fidélité (qu’elle soit liée à la
Création ou bien à la Rédemption), il va falloir puiser à la même source, à la
même force. Et cette force est une force spirituelle qui nous vient de Dieu et
de Christ Lui-même. Nous ne pouvons pas y arriver seul, nous ne pouvons pas
sans Lui. C’est en Lui qu’on peut remporter la victoire !
Regarder simplement
le prix qu’a payé Martin Luther King pour défendre la cause des noirs aux
Etats-Unis, ce qui n’était pas directement un sujet concernant la foi (c’est bien sûr un cas extrême, je ne vous
demande pas de vous faire assassiner !) Il a suivi son Seigneur sur
cette route de justice et de fidélité, il en a payé le prix par toutes sortes
de critiques, d’insultes, de violence, d’emprisonnement, et pour tenir ferme,
il a avec sagesse puisé sa force en Dieu (on pourrait dire la même chose de
l’Abbé Pierre, de Mère Théresa et de beaucoup d’autres ) Jean 15:5 … Celui qui demeure en moi et en qui je
demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire.
Que ce soit le mandat culturel ou
mandat rédempteur et qui correspondent à des appels différents, il y a un même prix à payer, une même
force à utiliser, et une même croissance spirituelle à vivre ! Certains se
sentent coupables d’être infirmière, mère au foyer, politiciens, avocat,
médecins … Or, sauf si vous avez reçu un
appel particulier, il ne faut pas tomber dans ce piège, la question à se poser
est plutôt : « Qu’est-ce que Dieu ne me demande de faire, de vivre,
là où je suis, dans la situation où je me trouve ? »
Le jour où l’Eglise
aura été ramenée à la vie et élevée dans la présence glorieuse du Seigneur, le
travail de créativité qui aura débuté sur cette terre reprendra, et avec beaucoup plus de facilité et d'aisance ! La
promesse de nouveaux cieux, d’une nouvelle terre, d’un nouveau corps, montre
que la vie que notre vie future, ne sera pas une négation de notre vie
terrestre sur notre vieille terre. Il y
aura des points communs, même si bien sûr toutes nos activités seront
intensifiées, magnifiées, glorifiées ... et surtout orientées vers la seule
gloire de Dieu. Notre Dieu est un Dieu qui aime l’activité et la créativité, et
qui aime voir l’homme libérer son propre potentiel créatif. La créativité sera
aussi un fruit de la spiritualité… et Dieu se réjouira de voir l’homme
continuer son chemin de création d’une culture d’amour, avec Christ au
centre ! (Fin de l’exposé)
Questions pour les petits groupes :
1. Vous voyez plutôt votre travail comme :
-
une obligation pesante ?
-
un mal nécessaire ?
-
une vocation ?
-
un service pour les autres ?
-
un service pour Dieu ?
-
un moyen de vous épanouir, de vous réaliser ?
-
autre
2. Est-ce que votre foi influence la façon dont
vous travaillez ? De quelle manière ?
3. Si vous vous considérez comme étant « à
plein temps » pour Dieu, là où il
vous a placé … qu’est-ce cela va changer dans votre façon de vivre votre
activité ? Y a t’il dans votre attitude, votre état d’esprit, vos pratiques…
des choses que vous allez modifier, afin de rendre davantage gloire à Dieu ?
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