Prédication du 13 octobre 2019 - Transformé dans ma vie professionnelle : Faire du bon travail pour Dieu (S. Guiton)

Prédication du 13 octobre 2019
Transformé dans ma vie professionnelle
Faire du bon travail pour Dieu[1]



Aujourd’hui nous abordons le dernier volet de notre série « soyez transformés » : « transformé… dans ma vie professionnelle ». 


Comme nous l’avons vu ces dernières semaines, en Romains 12, dans le texte d’où est tiré le titre, l’apôtre Paul nous invite à « être transformés par le renouvellement de notre intelligence », à changer notre façon de voir pour adopter celle de Dieu. Et aussi à « offrir nos corps », toute notre vie, à Dieu. 

Le but de la transformation : devenir comme Jésus-Christ dans tous les domaines -spirituel, émotionnel, relationnel…

Et la vie professionnelle, alors ?Le travail, rémunéré ou non, constitue l’essentiel de notre vie, et ça a été le cas aussi pour Jésus : comme son père Joseph, il a travaillé comme charpentier pendant presque toute sa vie…
Qu’est-ce qui pourrait changer, être transformé, dans le domaine du travail, si nous voulons ressembler encore davantage à Jésus ? 

Voyons ce que la Bible nous enseigne à ce sujet. 

A.    Tout ce que nous faisons compte pour Dieu 

Je ne sais pas quelle a été la tâche la plus importante que vous ayez eu à faire cette semaine. 
Qu’est-ce qui vous a le plus occupé ? 

Nous avons tous tellement de choses à faire, que nous ayons un emploi rémunéré ou non, que nous soyons retraité ou étudiant, que nous passions nos journées dans un bureau, dans une voiture, sur un chantier, dans une école, un cabinet, un hôpital... Il y a toujours des dossiers à boucler, des gens à soigner, des choses à vendre, à apprendre, à réparer, à installer, à inventer…
Pensez-vous que ces choses aient de l’importance pour Dieu ? 
Pensez-vous qu’elles puissent participer d’une manière ou d’une autre à l’œuvre glorieuse du Créateur de toutes choses ? 

La Bible est on ne peut plus claire sur le sujet : 

Colossiens 3.17 : Tout ce que vous faites, en paroles ou en actions, faites-le au nom du Seigneur Jésus, en remerciant par lui Dieu le Père.

Colossiens 3.23-24  : Quoi que vous fassiez, travaillez-y de toute votre âme, comme pour le Seigneur, et non pour des humains, sachant que vous recevrez du Seigneur l'héritage en récompense. Servez comme des esclaves du vrai Seigneur, le Christ. 

Quoi que vous fassiez. Rien n’est exclu ! 

Le Dieu tout puissant, maitre de l’univers, nous demande de faire tout ce que nous faisons de toute notre âme, de tout notre cœur, « comme pour lui ». 
Ca signifie que ce que nous faisons compte pour lui, même si la plupart des choses que nous faisons jour après jour ne nous semblent pas vraiment importantes à nous-mêmes. 

Et c’est vrai que si on réfléchit, pourquoi Dieu, se faisant homme, aurait-il choisi de passer l’essentiel de sa vie sur terre dans un atelier de charpentier, si ce qui fait notre vie humaine « ordinaire » n’avait pas de valeur à ses yeux ? 

Ce que nous faisons compte pour Dieu. 
Et c’est valable même si nous faisons ces choses juste par contrainte ou nécessité, « parce qu’il faut bien faire bouillir la marmite ». 
En effet, si le verset 17 s’adresse à tous, les versets 23 à 24 s’adressent spécifiquement à des esclavesqui se trouvent dans l’Eglise de Colosse ! Et ce n’est pas anodin. 

Paul ne justifie pas l’esclavage, loin de là, il le constate ; c’est une donnée sociale de l’époque.Mais contre les règles en vigueur, Paul s’adresse à ces esclaves comme à des individus à la valeur pleine et entière aux yeux de Dieu, pour leur confier la mission de travailler avec un sérieux exemplaire, non pour les hommes qui les ont asservis, mais pour Dieu, qui seul mérite d’être servi. 

Voilà ce qui donne sens à leurs activités et change profondément la façon de les vivre. 

Ce message est aussi pour nous, surtout si nous percevons notre travail surtout comme un mal nécessaire, une contrainte avec laquelle il faut bien s’accommoder. 
La Bible nous dit ici : votre activité est plus que cela. Il est fréquent dans une vie de passer par des crises, où on se demande pourquoi on fait ce qu’on fait, à quoi ça sert… D’autres activités nous attirent, comme une herbe plus verte dans le champ d’à côté… on rêve reconversion, nouveau projet… et parfois un nouveau départ est préférable ! 
Mais changer de pré ne résout pas tout. La vie est courte et on peut courir d’un pré à l’autre sans que notre insatisfaction soit comblée. 

Parce que, comme Paul le laisse entendre ici,la liberté est intérieure : même esclave, je peux être libre et trouver un sens réel à mon activité si je l’accomplis pour le Seigneur. 

Pensez à ce qui vous attend demain : qu’est-ce que ça changerait si vous faisiez ça non pour répondre aux exigences de votre patron, de vos clients, patients, élèves, profs… mais à celles du Seigneur ? 

B.    Faire du bon travail… pour Dieu

Ce que Paul affirme, donc, c’est que quelque soit notre situation, que nous ayons un patron ou pas, un N+1, 2, 3.. ou pas, c’est le Seigneur Jésus que nous servons, ce qui est un privilège ! 

Or, comment faisons-nous les choses quand c’est pour quelqu’un qu’on aime ? Avec application, enthousiasme, on fait de son mieux, on y met du cœur. 
« Avec toute votre âme », dit Paul.

Alors comment devrions nous faire les choses pour Dieu, que nous aimons ? 
Avec application, enthousiasme, en faisant de notre mieux, en y mettant du cœur, mais aussi avec reconnaissance, humblement, comme un acte de louange, dans la prière, ainsi nous faisons ce que nous faisons pour Dieu, pour sa gloire. 
Voilà quelle doit être notre motivation. 

Colossiens 3.23-24  : Quoi que vous fassiez, travaillez-y de toute votre âme, comme pour le Seigneur, et non pour des humains…

Pas étonnant qu’on ait accusé Paul de justifier l’injustice sociale en donnant aux esclaves de fausses raisons de se soumettre ! 
La suite montre que Paul n’interdit pas aux esclaves de chercher la liberté : si une opportunité se présente, qu’ils la saisissent ! 
Mais encore une fois, la vraie liberté est intérieure, qu’ils soient à leur compte ou soumis à un maître humain détestable… il leur faut travailler pour Jésus, ce qui implique qu’ils fassent le meilleur travail possible
Combien d’entre nous travaillent pour ce type de « maitre » injuste ? La tentation est grande de bâcler son travail, de faire le minimum quand on n’est pas reconnu ou respecté par son patron, n’est-ce pas ? 
Quel défi Dieu nous lance en nous demandant de faire du bon travail pour l’honorer, lui, alors qu’on a tellement envie de faire le contraire à cause de notre patron ! 

Mais en faisant bien  notre travail, en faisant du bon travail, nous honorons Dieu. 

Une certaine Dorothy Sayers a écrit : « Pour l’Église, un bon charpentier chrétien c’est quelqu’un qui est honnête, qui a une vie morale saine, qui vient à l’Église et s’y engage, et qui donne une partie de ses revenus pour Dieu. 
Mais ce que l’Église devrait enseigner aux charpentiers, c’est plutôt ceci : que la première chose que Dieu leur demande, c’est de faire de bonnes charpentes ». 

Ainsi, parce que ce que nous faisons jour après jour compte pour Dieu, nous pouvons demander sa sagesse, son aide, sa patience, son amour pour faire ce que nous avons à faire, et le faire bien

C.    Contribuer au travail de Jésus-Christ

Quel est le but de Dieu dans tout ça ? Comment nos petites tâches, actions, créations contribuent-elles à sa grande œuvre, son projet glorieux ?

Prenons l’exemple de Stéphane. Ce nom est imaginaire. 

Stéphane est chrétien, et il travaille pour une entreprise de « décoration intérieure ». 
Il intervient chez les gens pour les aider à aménager, de la conception à la réalisation, cloisons, étagères, placards, etc.
Pendant les 10 premières années de sa vie professionnelle, il ne faisait aucun lien entre son métier et Dieu. Il travaillait, c’est tout. Et gagnait de l’argent, en essayant d’ignorer les problèmes créés par un patron toujours plus exigeant.

Un jour il a eu un accident de voiture qui l’a conduit à réévaluer sa relation avec Dieu. 
Après ça, il s’est mis à travailler avec deux buts : gagner de l’argent et en donner à son Église et à des œuvres diverses. Il a fait ça pendant des années encore. 

Et un autre jour, pendant un culte, une lumière s’est allumée dans sa tête, il a compris qu’en décorant, il aidait les autres à mieux vivre leur vie. Par exemple, que ses placards, ses rangements intégrés, ses plans de travail propres allégeaient le travail des parents sur-occupés comme des personnes plus âgées. Que les gens se sentaient mieux dans des intérieurs rénovés...

Il a compris qu’il servait les autres et qu’en faisant cela, il servait Dieu.

Ca n’a pas fondamentalement modifié sa façon de dessiner, d’aménager, de peindre… Mais il ne travaille plus d’abordpour l’argent, même pour le donner à l’Église. Il travaille pour Dieu. Et ça a transformé sa vie professionnelle. 

Ainsi tout travail peut être un service pour Dieu. Toute activité est un don que Dieu nous fait pour que nous puissions servir les autres, que nous soyons payés ou pas. 

Pensons au nombre de personnes que nous pourrions remercier parce qu’elles nous rendent la vie plus facile, plus agréable, parce qu’elles nous font du bien : 
Merci à nos parents, notamment ceux qui ont sacrifié leur carrière professionnelle pour nous élever. 
Et merci à tous les autres ! 
Merci aux infirmières, aide soignantes, médecins, sage-femmes, chirurgiens, dentistes, orthodontistes, pharmaciens, psychothérapeutes, orthophonistes… 
Merci à tous les commerçants, boulangers, restaurateurs…
Merci à tous les enseignants, les assistantes maternelles, les garagistes, les assureurs, les informaticiens, les ingénieurs de toutes sortes, les architectes, les paysagistes, ceux qui font nos routes et nos immeubles, qui font tourner trains, trams et métros… les luthiers, qui font de belles guitares ! 

De fait, toute action que nous faisons a le potentiel de rendre la vie des autres un peu meilleure, ou carrément meilleure. C’est dans le plan de Dieu depuis la création de l’humanité, comme le révèle le livre de la Genèse. 

Pourquoi Dieu a t’il créé Adam le jour 6 et non le 1er ? Parce que le 1erjour, tout était noir, il n’y avait rien, le nid n’était pas prêt ! 
Mais quand Adam a été créé, tout était prêt pour lui : des plantes à s’occuper, des animaux, une terre à cultiver et aménager… 
Ainsi, le travail de Dieu a créé un contexte favorable à l’épanouissement de l’homme. Exactement de la même façon, Stéphane crée des intérieurs qui favorisent l’épanouissement de ses clients. 

Ainsi modifier l’aménagement d’une pièce peut aussi participer à l’œuvre globale de Dieu ! 

Certes, tous les types de travail ont été affectés par la chute, par la rébellion des humains contre Dieu. Et souvent, c’est difficile. Sueur de votre front. 
Exemples pour Stéphane : il y a des frustrations, du stress. Mais travailler à l’épanouissement des autres par notre travail, c’est toujours à l’ordre du jour, même si c’est plus dur. 

Ainsi travailler pour Jésus ne signifie pas seulement : essayer de parler de lui sur notre lieu de travail, même si c’est important. Notre travail n’est pas juste un support sans importancepour notre témoignage de l’Evangile. 

Quel est le « travail » de Jésus-Christ, auquel nous contribuons par nos activités ? 

Romain 8.21 : « la création elle-même sera délivrée de la puissance de corruption qui l’asservit pour accéder à la liberté que les enfants de Dieu connaitront dans la gloire ». 

Le sol a été maudit par la faute d’Adam, et le travail avec lui. Mais Jésus va renouveler toutes choses, c’est notre espérance.

Il n’est pas mort seulement pour sauver des gens, mais aussi pour inaugurer la restauration de toute la création et renouveler tout l’univers.Et la façon dont nous participons à cela - aussi étonnant que cela paraisse - c’est à travers nos petites activités quotidiennes. 


Nos petits coups de pinceaux participent au grand tableau de l’œuvre de Dieu. 

Pour cela, comme dans tout changement, une décision de notre part est nécessaire. Nous devons prendre position, décider de faire tout ce que nous faisons pour Jésus
Ainsi, nos activités, salariées ou non, seront elles aussi transformées et habitées par la présence du Saint-Esprit. 

Nous pouvons Lui demander la sagesse, la force, les compétences pour le faire. 
Et prier qu’il utilise notre travail pour bénir les autres. Qui sait comment il va le faire ? 


Question : demandez-vous comment votre travail, quel qu’il soit, peut contribuer à faire du bien aux autres, même de façon très indirecte. 

Parole pour finir : 

Psaume 90.17 : « Rends solide le travail de nos mains »

Une vidéo en guise d'envoi et de prière : 


Sylvain Guiton

[1]Prédication largement inspirée du travail de licc.org.uk 

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