Prédication du 24 septembre 2017 : « Ecoutez moi et vous vivrez » : le sens vital de la Parole de Dieu Genèse 2.16-17 ; Deutéronome 30.19-20 (S. Guiton)

Prédication du 24 septembre 2017 
Culte d’envoi des moniteurs jeunesse
« Ecoutez moi et vous vivrez » : le sens vital de la Parole de Dieu
Genèse 2.16-17 ; Deutéronome 30.19-20



Il est vraiment important de prier pour les moniteurs jeunesse. Ils s’appliquent à enseigner la Parole de Dieu, et ce n’est pas évident. Surtout qu’il ne s’agit pas de transmettre seulement des connaissances bibliques, ni une série de règles morales.
L’objectif de cet « enseignement biblique » est de toucher les coeurs pour Dieu, afin que chacun puisse comprendre son amour de Dieu pour lui, amour manifesté en Jésus-Christ, et qu’il puisse y répondre en conscience et librement. 

Noble mission : faire découvrir la Bible comme Parole de Dieu, Parole de vie. Une Parole qui appelle à vivre, pleinement. Tout en protégeant de ce qui mène à la mort, sournoisement.
Loi de vie qui à la fois fixe des limites - tout n’est pas permis - tout en encourageant à prendre des risques et à avancer. 
C’est avec ces deux aspects complémentaires que la Parole de Dieu est donnée aux hommes, et ce, depuis les origines de l’humanité, comme le rapporte le livre de la Genèse, dont vous invite à méditer un passage, dans le 2e chapitre.

Lecture : Genèse 2.9-10 et 15-17

On prend souvent ces récits pour des histoires infantiles alors qu’ils disent des choses essentielles sur l’être humain. Certes leur but n’est pas d’expliquer l’origine du monde sur un plan scientifique… mais ils révèlent qui nous sommes, et quelles sont les lois de vie que Dieu a placées en nous, afin que nous soyons heureux et à notre juste place. 

Nous voici donc au commencement du monde (c’est le sens du mot « genèse »). Dieu a créé l’univers, puis la terre, puis les animaux et enfin les humains. Ensuite, dit le texte, « le Seigneur Dieu fit pousser de la terre toutes sortes d’arbres agréables à voir et bons pour la nourriture, ainsi que l’arbre de la vie au milieu du jardin et l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais » (Gn 2.9-10). Puis « 15 Le SEIGNEUR Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin d'Eden pour le cultiver et pour le garder. 16 Le SEIGNEUR Dieu donna cet ordre à l'homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; 17 mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais, car le jour où tu en mangeras, tu mourras ».  Enfin… Dieu créa la femme… ! 

L’homme et la femme sont donc placés dans le jardin d’Eden, avec deux ordres de Dieu, l’un positif - mange -, l’autre négatif - ne mange pas. Créés à l’image de Dieu, ils sont appelés à choisir - choisir la vie.
Appelés avant tout à vivre pleinement. Tout en étant avertis de ce qui mène à la mort, sournoisement.

Voilà pourquoi le premier ordre est une invitation à vivre : mange ! 
« Tu pourras manger de tous les arbres du jardin »…

On peut s’interroger : pourquoi « manger » ?

Peut-être parce que c’est un acte qui a un sens plus profond que ce qu’on peut penser. Manger, c’est assimiler, prendre pour soi, faire descendre profondément en soi. Ce qu’on mange impacte notre être tout entier. Et puis, c’est ce qui nous fait vivre - ou mourir, si on s’empoisonne. 

Par ce premier ordre, Dieu ne se limite pas à une simple autorisation : c’est un encouragement, qui révèle que la place de l’homme est dans la bénédiction de Dieu, qui l’invite à croquer la vie à pleine dents : « mange » des fruits du jardin, et cultive tout cela. Développe ce que tu es, « tes ressources profondes, tes forces vives, tes talents, ta créativité » !
Dieu a placé cet élan dans nos coeurs d’hommes et de femmes : cultiver le jardin ; comme un désir de faire quelque chose de notre vie, quelque chose qui participe à la construction du monde 
Pour les premiers hommes, cultiver, ce sera inventer à la fois le culte - tout ce que les hommes font pour adorer Dieu - et la culture. Ainsi, on verra dans les chapitres suivants apparaître Youbal, l’inventeur des instruments de musique, Tsilla, l’inventeur des outils en métal, Yabal, le premier éleveur, etc. 

Le danger ici, bien sûr, serait de nous tromper, et de choisir la mort en croyant partir vers la vie : d’où le deuxième ordre : « tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais, car le jour où tu en mangeras, tu mourras ». 

Ainsi, la Parole de Dieu est aussi Parole de vie parce qu’elle protège. Parce qu’elle pose des interdits. 
Cette affirmation vous étonne ? C’est vrai qu’on associe plutôt la « vraie vie » avec la liberté totale. 
Pourtant les pédiatres nous rappellent régulièrement le rôle structurant des interdits, des règles, s’ils sont posés avec amour, pour le bien de l’enfant. « C’est pour ton bien ! ». On a tous entendu ça, on le dit aussi à nos enfants ! 
De la même façon, la Parole de Dieu énonce des commandements-repères, des commandements « qui font vivre ». Parce qu’on « ne va pas à à la vie, au bonheur, n’importe comment ». « Qui adhère aux lois de Dieu construit la vie, qui les transgresse va vers la mort » (S. Pacot, Choisis la vie, p. 74)

Quand vous vous retrouvez responsable d’un petit bout de chou qui va innocemment courir sur la route et foncer vers le feu de bois… vous vous rendez vite compte que poser des interdits, c’est vital ! 
Dieu, en père attentif, agit de même avec nous : « tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais, car le jour où tu en mangeras, tu mourras ».
Ce n’est pas une menace, mais un avertissement. 

D’une certaine façon, cet interdit ne fait que souligner une réalité : l’homme n’est pas Dieu ! Tout ne lui est pas possible, tout ne lui est pas accessible. 
Accepter cela permet de rester dans le cadre sain et épanouissant que le Créateur a fixé, et vivre en paix. 
Malheureusement, peu après, le serpent va se glisser dans la parole de Dieu, et la déformer en visant précisément le cadre posé par Dieu.
Pour cela, il lui suffit d’une reformulation ; il change en négatif ce qui était positif : « Dieu a dit : vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin », affirme le serpent, alors qu’en réalité Dieu a dit : tout est don, vous pouvez manger de tous les arbres sauf d’un seul.

Une légère modification de la Parole de Dieu qui pousse les humains à voir dans l’interdit protecteur une limite réductrice. Enfermante.
Alors Adam et Eve succombent à la tentation : aller au delà des limites, de leurs limites. La connaissance du bien et du mal appartient à Dieu, mais les voilà qui convoitent cette divinité et veulent eux aussi être Dieu sans Dieu.  D’une certaine manière, dans la parole fondatrice « au commencement, Dieu… » ils rayent le nom de Dieu pour mettre le leur. 
Leur désobéissance, ce fameux  « péché originel », les fait alors entrer sur un chemin de mort. En sortant des limites fixées par Dieu… ils vont se perdre, dans tous les sens du terme. 
Simone Pacot, dont le livre Choisis la vie a beaucoup nourri ma méditation de ce matin, écrit : « manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, c’est se transformer en arbre de la connaissance et devenir soi-même le critère de la distinction du bien et du mal. C’est affirmer : « cela est bon et cela est mal parce que j’en ai décidé ainsi »… C’est oublier que c’est Dieu qui donne la loi fondamentale qui va nous guider vers la vie, et nous permettre de faire le tri des valeurs, et de voir clair là où règne la confusion » (p.78). 

Difficulté à faire des bons choix… confusion de la vie… difficultés avec les limites : est-ce que ce récit de la Genèse ne parlerait pas aussi de nous, aujourd’hui ? 

Nous dont la compréhension de ce qui est bon ou mauvais, juste ou injuste, a été abîmée par le péché sous toutes ses formes - injustices et blessures subies, carences éducatives, etc. 
Nous qui nous épuisons souvent à courir partout, à tenter de tout résoudre, de tout comprendre…
A nous donc, ce texte de la Genèse dit que nos limites ne sont pas des défauts. Elles sont un don d’amour de Dieu pour nous protéger, et nous diriger sur le chemin de la vie et du bonheur.
Est-ce que nous n’avons pas besoin d’entendre cela ? 
D’entendre Dieu qui nous avertit : ne vis pas comme si tu n’avais pas de limites - en essayant de tout contrôler, par exemple, ou en ne respectant pas ton besoin de repos. En faisant si tu étais sensé tout savoir et ne jamais échouer ! 
D’entendre Dieu nous fixer des limites non pour restreindre notre liberté, mais pour nous rendre libres. Que nous profitions de la vie de la plus belle manière possible. Dieu n'a pas ordonné : « tu ne commettras pas l’adultère » pour rendre la vie monotone. Mais parce que l’adultère blesse les gens, les adultes, les enfants. Il ne veut pas que nous nous blessions, parce qu’il nous aime.
De la même façon, il a ordonné qu’on s’arrête de travailler un jour par semaine - le sabbat - parce nous avons besoin de nous reposer. C’est notre limite humaine. Y obéir nous permet de vivre épanoui, en nous respectant nous-mêmes. 

Acceptons ces limites avec confiance, sans écouter le serpent. 
Nous ne sommes pas Dieu… et c’est plutôt une bonne nouvelle ! 

Nous ne sommes pas Dieu… mais nous sommes des « créatures » pleines de ressources !  
Est-ce que nous n’avons pas besoin d’entendre aussi les encouragements de Dieu ? « Mange » !Saisis la vie que je t’offre ! N’aie pas peur de déployer ce que j’ai placé en toi de beau.
Dieu nous pousse vers la vie… est-ce que nous n’avons pas tendance à freiner ? C’est vrai qu’il est difficile de mettre en oeuvre ses dons sans tomber dans des excès - se dévaloriser, ne pas oser lever le doigt pour dire : « je peux participer » ; ou à l’inverse,  envahir l’espace et se penser plus capable que les autres. 

Mais même si nous ne sommes pas bien ajustés, même si nous avançons à tâtons et en zig-zag, continuons à écouter ce que dit Dieu, et à suivre ce qu’il commande. Non pour mériter notre salut, mais pour recevoir les belles choses qu’il nous réserve, si nous allons plus loin, sur la route.

Et partageons ces paroles de vie, notamment avec nos enfants. Ca peut commencer, tout simplement, par un petit moment lecture avant d’aller dormir - quelques pages de « la Bible comme une histoire » ou « chaque jour, un petit mot de Dieu ». 
Si nous la lisons avec eux, si nous en discutons avec eux, le dimanche mais aussi en famille, dans les situations de la vie quotidienne - au repas du soir, par exemple - la Parole de Dieu formera dans leur coeur le discernement du bien et du mal, de ce qui rend heureux, et produit la vie, et de ce qui ne mène à rien de bon. 
Oui, recevons pour nous-mêmes, joyeusement, l’appel que Dieu a adressé à son peuple, juste avant qu’il prenne possession de la Terre Promise, en Deuteronome 30 : « Le commandement que je te prescris aujourd'hui n'est certainement pas au-dessus de tes forces ni hors de ta portée… C’est une parole, au contraire, qui est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur, afin que tu la mettes en pratique »…. « j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie afin de vivre, toi et ta descendance, en aimant l'Eternel, ton Dieu, en lui obéissant et en t'attachant à lui ».

Amen 

Questions : 
Est-ce que je fais confiance à Dieu pour me protéger et me conduire ? Pour « choisir la vie » ? Ou est-ce que je veux fixer les règles moi-même ? Aller au delà de mes limites ? 

Qu’est-ce que je peux changer dans ma façon de vivre pour mettre davantage la Parole de Dieu au centre de ma vie ?


Questions pour le partage en groupe 

En construction ! A venir ! 




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