Pentecôte - La communion du Saint-Esprit - Jean 14.15-26 (F. Sépari)
Eglise de
Lyon : La
communion du Saint Esprit (Diapo noire) 20 mai 2018
Le royaume est
déjà arrivé !
Il y a trois
semaines, nous avions eu l’occasion de méditer ensemble sur les paraboles du
royaume, et notamment de souligner cette phrase souvent répétée par Jésus (Diapo verset) :
« Repentez-vous, car le royaume de
Dieu est proche ». Lorsque le jour de la Pentecôte est venu, le
royaume de Dieu a cessé d’être proche, mais il est véritablement arrivé sur
terre. Il a fait son apparition dans le monde des hommes. Par l’action du Saint
Esprit répandu dans le cœur des hommes, une partie de la vie du « monde à
venir » s’est déversée par anticipation dans le monde présent. Un nouvel
ordre du monde a commencé à s’installer !
Peut-être
certains se disent en eux-mêmes, mais comment on peut affirmer une telle chose,
alors qu’il y a encore tant de souffrances, de maladies, de malheurs, de
méchancetés dans nos sociétés humaines ? La bible ne dit-elle pas que les chrétiens
gémissent encore dans l’attente du monde nouveau ? La bible ne dit-elle
pas que la création toute entière soupire et souffre dans l’attente de la
disparition du mal ? C’est vrai, c’est parfaitement vrai, tout n’est pas encore
accompli, ce n’est que le commencement, et même un commencement très
largement caché aux yeux de la grande majorité de l’humanité.
La bible utilise
trois mots (Diapo
trois mots) pour parler de ce qui s’est passé le jour de la Pentecôte :
le premier c’est le mot « sceau » du verbe sceller, un sceau a
été déposé sur ceux qui croient, sur ceux qui vont faire partie du monde à
venir. Le second c’est le mot « arrhes » (ou si vous préférez le
mot acompte) un acompte sur notre héritage final nous a été donné par Dieu par
anticipation, ce n’est pas encore l’héritage toute entier. Et puis le dernier mot,
c’est le mot « prémices » qui désignent les premiers épis, les
premiers fruits. Sur le plan agricole, la Pentecôte correspondait à la fête des
prémices et non pas à celle des moissons et de la récolte qui vient plus
tard dans le calendrier ! Ce n’est donc que le début, ce n’est qu’un
avant-goût du royaume … Toutefois le jour de la Pentecôte, le monde des hommes a
été ensemencé d’une vie nouvelle venue d’en haut. C’est pour cette raison que
les chrétiens du 1er siècle n’hésitaient pas à dire qu’ils étaient d’ores
et déjà dans les temps de la fin, même si cela peut sembler un peu étrange aux
auditeurs d’aujourd’hui qui se disent que, quand même 20 siècles, c’est un long
pour un commencement ! (Diapo noire)
Il y aurait
beaucoup de choses à dire concernant l’événement de la Pentecôte, mais
j’aimerais ce matin m’attarder sur un rôle fondamental de l’Esprit, sa capacité
à nous faire entrer en communion avec Dieu le Père et avec Christ. Et je
voudrais pour cela lire avec vous un extrait du chapitre 14 de l’Evangile
de Jean à partir du v15.
Lecture Jean 14. 15-26 (Diapo texte) (Diapo texte) (Diapo noire)
Les disciples
sont-ils sur le point de perdre leur communion avec Jésus ?
Au moment où
Jésus prononce ces paroles, les disciples sont complétement abattus et la
tristesse a rempli leur cœur. Jésus-Christ vient tout juste de leur annoncer son
départ, et certains pressentent qu’il fait ici allusion à sa mort et son départ
dans l’éternité. Ils comprennent alors que la communion de cœur qu’ils ont vécue
ensemble pendant trois longues années va très bientôt prendre fin !
Et par les
paroles que nous venons de lire, Jésus tente de les consoler, et leur explique
qu’ils n’auront pas moins de communion avec lui, mais davantage encore !
Bien sûr, ce sera différent, au lieu que Jésus soit à côté d’eux dans un corps
de chair, il sera en eux par son Esprit. Car l’Esprit Saint est aussi l’Esprit
de Christ et l’Esprit de Dieu le Père !
(Diapo v18) Je ne vous laisserai pas orphelin dit Jésus au v18, en d’autres mots, je serai encore avec
vous, l’Esprit qui habite en moi sera en vous. Il précise v20 (Diapo v20) :
vous serez en moi et moi en vous, de
la même manière que je suis dans le père et que le Père est en moi. Et il
ajoute encore au v23 en réponse à l’incompréhension de Jude (Diapo v23). :
nous viendrons vers lui, et nous
établirons domicile chez lui Ce sont autant de versets qui nous parlent
d’une communion profonde, épanouissante et intime qui touche directement
les racines du cœur, une communion similaire à celle qui unit Dieu le Père et Dieu
le Fils, et qui dépasse même de ce que deux êtres humains avec un doctorat en
communication sont capables de vivre ! Plus loin au chapitre 16, Jésus va même
ajouter (Diapo
v7): v7 Je vous le dis en
vérité, il vous est avantageux que je m’en aille. En effet si je ne m’en vais
pas, le défenseur ne viendra pas vers vous, mais si je n’en vais-je vous l’enverrai.
Permettez-moi
de vous donner un exemple tiré du langage humain ! (Diapo noire) De manière un peu
caricaturale, on peut ranger nos paroles en deux grandes catégories : 1) les
paroles qui servent à la communication et 2) les paroles qui servent à
la communion. Les paroles de communication servent à transmettre
une information, à enseigner les mathématiques ou bien l’orthographe, ou encore
à demander aux autres d’accomplir une action pour nous : « passe-moi
le sel s’il te plait », « je vous achète un kilo de carottes » !
Les paroles de communion servent en revanche à raconter des histoires,
notre histoire, à nourrir une intimité, à développer la confiance. Une partie
de ma vie, de mon expérience, de ma personne entre dans l’histoire de l’autre et
inversement. Il y a une forme de vulnérabilité qui se vit dans les paroles de
communion. Les mots ne sont pas là pour donner un conseil ou une information
utile, mais plutôt pour lui offrir une partie de nous-mêmes ! Notre
société semble de plus en plus performante pour communiquer, mais beaucoup
moins pour communier. Par exemple, les personnes malades et
hospitalisées sont souvent abreuvées de toutes de communication : le
diagnostic du médecin, l’angoisse de la famille, les potins du jour transmis
par les amis, sans compter les multiples platitudes qu’elles doivent écouter,
mais souvent elles se sentent bien seules, et au final elles reçoivent assez
peu de paroles de communion, celles qui créent une proximité, une écoute, une
intimité avec les autres.
A la Pentecôte,
Dieu a offert aux hommes une communion qui ne passe plus forcément par des
mots, mais par une présence invisible. Nous sommes invités à être en Christ, et que Christ soit en nous par son Esprit, afin
de vivre une communion nouvelle. Une communion qui nous fait comprendre, saisir
la pensée de Dieu, la grandeur de son amour pour nous, la nature de ses désirs pour
notre vie. En retour, Dieu nous invite à partager nos besoins, nos aspirations,
nos désirs même s’ils sont encore impurs, et imparfaits. Bien entendu, la
communion ne dévalorise pas à la communication, les deux sont utiles, le Saint
Esprit peu aussi nous communiquer des informations, mais ce n’est pas son
premier but… Son premier but est de répandre en nous la vie de Dieu, de nous
approprier les paroles de Christ, de nous donner l’expérience d’amour qui se
cache derrière la Parole de Christ. Par l’action du Saint Esprit répandu à
la Pentecôte, Dieu commence à nous transmettre un peu de sa vie divine !
Le but de
Dieu : nous redonner la communion perdue d’Eden
Parfois, il
est utile de prendre un peu de recul pour voir le plan global de Dieu tel qu’il
est révélé dans les saintes Ecritures. Ce que l’homme a premièrement perdu en
étant chassé du fameux jardin d’Eden (Diapo jardin), ce n’est pas juste la
luxuriance de la végétation, l’abondance des arbres portant toutes sortes de
fruits juteux et succulents, ce n’est pas non plus une vie dénuée de souffrance,
de travail, de contraintes. L’absence de mal est une bonne chose, mais elle n’est
pas un objectif suffisant pour remplir une vie humaine. Il lui faut plus
que cela ! Ce que l’homme a surtout perdu c’est la communion avec Dieu son
Père, qui est lui-même la source de vie éternelle. Le jardin d’Eden, le paradis
ou le royaume de Dieu sont avant tout des lieux de la présence de Dieu. Dieu commence
par rétablir son royaume sur terre en rétablissant Sa présence en nous. Et
c’est ainsi que Jésus promets à ses disciples que nos corps mortels et
corruptibles vont devenir un temple du Saint Esprit, que la communauté
imparfaite et fragile qu’il va construire et que l’on nomme Eglise, va elle
aussi devenir un temple du Saint Esprit. (Diapo Trois versets),
v18 : je ne vous laisserai pas
orphelins, dit Jésus
v20 : vous êtes en moi et je
suis en vous !
v23 : mon Père et moi, nous
viendrons vers lui et nous établirons domicile chez lui. C’est à dire dans son cœur dans son
âme !
L’une des
missions essentielles du Saint Esprit est de reconstruire la communion perdue
avec Dieu le Père. Il est là pour reconstruire ce que le péché a détruit, pour recrée
cette proximité de cœur dont nous avons tous besoin pour vivre, même si nous ne
le savons pas. Il contribue de cette manière à nous redonner la joie qui nous
manque, et à nous sentir aimer vraiment !
La communion
comparée à une habitation mutuelle
Je ne l’ai
pas lu avec vous, mais quelques versets avant le passage dont je vous ai
proposé la lecture, au v2, Jésus promet à ses disciples de leur préparer une
place dans la maison du Père : (Diapo 14.2),
2 Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Si ce
n'était pas le cas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place. 3 Et
lorsque que je vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous prendrai
avec moi afin que, là où je suis, vous y soyez aussi.
Jésus
prépare une place pour ses disciples dans la maison du Père, et puis dans les
explications qui suivent, c’est l’inverse qui se produit, c’est le saint Esprit
qui est chargé de préparer une place pour Dieu et pour Christ dans le cœur de
l’homme, ce cœur qui est justement est souvent comparé à une maison dans
laquelle l’esprit de l’homme habite.
C’est une belle
image, chacun habite dans la maison de l’autre, c’est l’image d’une communion
retrouvée, et même l’image d’une appartenance mutuelle. On rejoint une
fois de plus la pensée frappante du v20 : vous serez en moi et je serai en vous ! (Diapo noire),
La mission
du Saint Esprit est de nous conduire vers le chemin d’une communion plus
grande avec notre Seigneur en préparant une place pour Dieu dans notre âme.
L’esprit entame
la re-création du monde à venir, le rétablissement de la communion perdue. Et
il commence son travail en agissant dans le cœur des croyants de manière
individuelle, et aussi collective par la construction d’une nouvelle communauté
humaine de l’Eglise. C’est beau, de découvrir que le désir de Dieu est de
retrouver notre présence, et d’offrir aussi la sienne !
Les
difficultés pour vivre cette communion
La
difficulté vient de ce qu’en général il n’y a presque plus de place dans le
cœur de l’homme, tellement il est encombré. Il n’y a pas même un espace vide où
poser un tabouret pour que Dieu s’y installe. Parfois notre cœur ressemble à
certaines chambres d’étudiants (Diapo chambre) qui n’ont pas vu un balai, un
chiffon ou même le soleil depuis plusieurs années. Il y a là une multitude de
choses qui s’empilent et dont le propriétaire ne souhaite pas forcément se
séparer. Peut-être y a-t-il même quelques détritus qu’il a négligé de ramasser ?
Parfois le « moi » a tellement pris ses aises qu’il a rempli toute la
place, il est devenu son seul sujet d’intérêt, et il n’y a alors plus alors la moindre
place pour inviter qui que ce soit d’autre !
Aucune communion n’est possible sans un minimum de
renoncement à soi, sans une écoute de l’autre, une l’écoute de Dieu dans notre
vie. Cela implique une purification intérieure, un changement de nos habitudes.
C’est le rôle du Saint Esprit de nous coacher dans ce travail de nettoyage et
de purification intérieur. Mais bien sûr il ne fera rien sans notre autorisation
!
Les multiples
œuvres de l’Esprit préalables à la communion avec Dieu
Quand on comprend que la mission première du Saint Esprit est
de reconstruire notre communion avec Dieu, alors on comprend mieux les
multiples actions spécifiques qui lui sont attribuées par les Ecritures
Saintes. On comprend mieux notre besoin d’une régénération du cœur, de vivre
une attitude de repentance et de foi. (Diapo œuvre de l’Esprit)
Pour entrer
en communion avec Dieu, il nous faut recevoir une sensibilité nouvelle aux
choses de Dieu, une soif de Sa présence, une illumination de l’intelligence.
Toutes ces dispositions qui existaient en nous ont malheureusement été abêties
et même détruites par le péché. Il nous faut vivre une sorte de résurrection
spirituelle, une re-naissance, recevoir un cœur et un esprit qui nous rende de
nouveau sensible à la présence invisible de Dieu. C’est ce que la Bible appelle la nouvelle
naissance ou la régénération intérieure… sans elle personne ne peut voir, ni
entrer dans le royaume de Dieu.
Pour entrer
en communion avec Dieu, il faut d’abord prendre conscience de notre éloignement
de Lui. En nous faisant sentir la bonté insondable de Dieu, son amour, sa
perfection, l’Esprit Saint nous révèle par contraste la laideur même de nos
motivations, et la gravité de nos propres offenses. Le sentiment d’indignité,
le désir de repentance sont véritablement un don et une œuvre de l’Esprit,
destinés à nous donner envie de changer et de nous réconcilier avec Dieu. La
réponse nous appartient toujours. On peut répondre à cette prise de conscience
par un endurcissement ou au contraire par une prière de confession, mais la simple
perception de notre propre péché est déjà un don de l’Esprit Saint.
Pour entrer
en communion avec Dieu, il nous faut avoir confiance en lui, savoir qu’il nous
aime vraiment, qu’il veut vraiment notre bien, même quand le chemin qu’il nous
désigne semble difficile. Cette révélation qui suscite la foi et la confiance
est encore un don de l’Esprit de Jésus. Sans elle, il est impossible de
s’approcher de Dieu. Mais bien sûr là encore nous avons toujours le choix, soit
celui du lâcher-prise, de l’abandon confiant, soit au contraire celui du repli
sur soi, en décidant de ne faire confiance qu’à soi-même et uniquement à
soi-même !
Le don de
l’Esprit Saint qui a été envoyé par Christ est une œuvre de récréation de notre
cœur, destinée à nous faire entrer dans une communion personnelle avec Dieu.
Elle correspond aux prémices du royaume. Une partie de la vie du « monde à
venir » s’est déversée par anticipation dans le monde présent.
Quelques
applications pratiques pour laisser la place à l’Esprit !
Peut-être
certains parmi vous se disent en eux-mêmes, mais que puis-je faire aujourd’hui
de ces paroles de Jésus et de cet enseignement sur le Saint Esprit ? Quel
impact cela peut-il avoir dans ma vie quotidienne ?
La première
application pratique de l’enseignement de Jésus est (Diapo appli 1) de changer notre regard sur Dieu, sur Lui,
sur son objectif pour notre vie. Le plus cher désir de Dieu est de nous
permettre de retrouver une communion avec Lui afin que lui retrouve son enfant
et nous notre Père. Nous sommes juste incapables d’atteindre ces objectifs
divins dans notre état naturel, il faut le laisser nous transformer de
l’intérieur.
La seconde
application des paroles de Jésus est que nous ne pouvons pas diriger nous-mêmes
notre propre transformation, notre propre sanctification, c’est la mission de
l’Esprit pas la nôtre ! En revanche, nous pouvons (Diapo appli 2) plus ou moins faciliter son travail. On le
facilite en décidant de rester à l’écoute de Sa voix intérieure, en libérant au
besoin du temps dans nos agendas pour cela. On le facilite en obéissant à Sa
voix quand nous pensons l’avoir entendu, et, en Lui demandant de nous aider à
vaincre nos peurs !
Si tout ce
que je viens de dire à ce sujet vous semble étrange, bizarre, et n’évoque rien
en vous, c’est peut-être que vous n’avez encore pas encore goûté (ne serait-ce
qu’une fois) à la présence de l’Esprit
Saint. Et j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer : (Diapo appli 3) « Dieu désire encore bien plus que vous,
vous accorder le don de sa présence ». Demandez-lui avec persévérance, et sachez
attendre le temps de Dieu avec patience, c’est à lui de fixer les moments et
les conditions !
Dans le
prolongement des paroles prononcées par Jésus en Jean 14, nous avons aussi
celles qu’il adresse à l’Eglise de Laodicée dans le livre de l’Apocalypse :
(Diapo Apo 3.20)
Apo 3. 20 : Voici, je me tiens à
la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte,
j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.
Que nous
soyons engagés, ou simplement en recherche spirituel, (Diapo noire) je prie que nous soyons de ceux qui ouvrent cette
porte afin de vivre une communion avec le Seigneur ! Amen !
Prière
Questions de discussion pour les
petits groupes de partage :
Prenez le
temps de relire le texte de Jean
14.15-26 où Jésus promet une communion différente de celle que les
disciples ont connu jusqu’à présent.
Lisez aussi
la première épître de Jean : 1 Jean
1.3-2-3 qui parle de communion avec Dieu.
- Débattez librement autour de ces deux questions : Quelles sont les attitudes de cœur qui favorisent l’œuvre du Saint Esprit et par la même occasion la communion avec Christ et Dieu le Père ? Quelles sont, en revanche, celles qui les freinent ou même les bloquent ?
- Avez-vous des expériences de communion spirituelle avec Dieu attribuable à l’Esprit que vous pourriez partager avec votre petit groupe ?
- Comment peut-on discerner ce qui vient de l’Esprit et ce qui ne vient pas de Lui ? (Plusieurs critères sont proposés dans la 1ère épitre de Jean : critère 1 : 1 Jean 4,2 ; 5.1 ; critère 2 : 1 Jean 4.7-8, 1 Jean 3.14-15 ; Critère 3 : 1 Jean 3.9, 1 Jean 3.6).
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